Alors que la politique provinciale se concentre sur les prochaines élections de 2018, les Ontariens seront confrontés à de nombreuses questions mises en jeu par chaque parti politique, qui cherche à attirer l'attention du public et, éventuellement, à obtenir ses votes. L'éducation a tendance à rester en retrait, mais le mécontentement grandit, car le secteur est toujours à l'abri de la transparence et de la responsabilité, et de nombreux parents en ont assez. Les listes d'attente dans les conseils scolaires, les déficits en matière d'éducation spécialisée, les fermetures d'écoles et la force des groupes de défense des parents sont définitivement sur la sellette. Les parents des 2 003 237 élèves de l'Ontario qui fréquentent les écoles représentent une voix forte si les deux parents votent, même si les libéraux ont les grandes entreprises et les syndicats dans leur poche.

Les enseignants, qui sont tous 115 154 à travailler dans des écoles financées par des fonds publics, sont également fatigués de leurs syndicats, qui leur disent toujours comment voter, leur salaire durement gagné servant à payer environ 1 500 dollars de cotisations syndicales par an, qui finissent dans des fonds de campagne politique, tout comme des millions d'argent des contribuables sont déversés pour rembourser les syndicats d'enseignants pour les négociations, un nouveau précédent qui n'est certainement pas dans l'intérêt du public et ne soutient pas l'éducation publique.

Les conseillers scolaires élus sont devenus des pions sans pouvoir, sans voix indépendante pour représenter leurs électeurs, muselés par les protocoles de communication des conseils scolaires et censés approuver sans discussion les recommandations du personnel. Certains conseillers scolaires de l'Ontario sont en place depuis plusieurs mandats, parfois depuis des décennies, ce qui contribue à soutenir des pratiques administratives fossilisées et à résister au changement. Les nouveaux candidats potentiels au poste de conseiller scolaire sont écartés par des tactiques douteuses visant à maintenir l'establishment en place. La législation régissant le rôle des conseillers scolaires a désespérément besoin d'une révision de sa structure, de son mandat et de sa rémunération si l'on veut qu'elle reste une caractéristique de l'éducation publique. Elle doit devenir un enjeu électoral.

Si seulement la moitié des 202 605 élèves de 12e année ayant le droit de voter d'ici juin 2018 le font, ils chercheront à obtenir une éducation de qualité lors de leur premier vote, une question qui s'inscrit dans leur contexte, en s'exprimant sur les cours obligatoires non pertinents de l'école secondaire qui n'ont aucune valeur dans le monde exigeant dans lequel ils obtiendront leur diplôme. Encourager les étudiants à poursuivre des études post-secondaires en leur promettant de meilleurs emplois alors qu'ils terminent le collège et l'université avec un niveau d'endettement sans précédent et sans emploi, c'est se demander si l'enseignement supérieur n'est pas simplement une autre grande entreprise en Ontario. L'argument de la rentabilité doit être solidement démontré par les libéraux s'ils veulent vanter les mérites de l'éducation pour de meilleurs emplois. Les jeunes ne croient plus aux promesses dans une société de l'instantanéité, et les 814 506 étudiants actuellement engagés dans des études postsecondaires constituent le groupe d'âge idéal à cibler pour obtenir des votes.

Les parents, les étudiants et les enseignants représentent un peu plus de 3 millions d'électeurs potentiels, de sorte qu'aucun parti ne peut ignorer le mécontentement d'un secteur aussi important de la population électorale. Le public est très désireux de faire de l'éducation un enjeu électoral et la façon dont elle le deviendra est actuellement sur la table à dessin de nombreux individus, groupes et organisations. Si Mme Wynne veut gagner, elle doit s'attaquer à la responsabilité et à la transparence dans l'éducation avant que le prochain scandale n'éclate dans ce secteur et ne fasse dérailler les élections en 2018.

Sources :

http://www.edu.gov.on.ca/eng/educationFacts.html

http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l01/cst01/educ71a-eng.htm